C’était le 11 décembre 2021, que Samuel Eto’o Fils avait été porté à la tête de la Fédération Camerounaise de Football (FÉCAFOOT). Trois ans plus tard, le bilan de l’ex attaquant vedette des Lions indomptables et du FC Barcelone est peu reluisant.
Soutenu par le peuple camerounais et une grande partie la presse locale qui étaient fatigués de la gestion de Seidou Mbombo Njoya, c’est presque à l’unanimité d’un peuple, que Samuel Eto’o a été porté à la tête de la Fédération Camerounaise de Football, à la suite de l’Assemblée Générale élective du 11 décembre 2021. Après cette élection, tous les camerounais s’attendaient à la renaissance du football camerounais. Surtout compte tenu du projet présenté par Samuel Eto’o et de la transparence promis au cours de la spectaculaire présentation de ce projet.
Les résultats des sélections nationales sous Samuel Eto’o sont presque catastrophiques
De plus, avec une situation financière positive et assumé, on ne craignait pas des détournements du meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables. Ce que reprochaient plusieurs personnes, aux précédents exécutifs. Cependant, trois ans après cette élection saluée par tout un peuple, on est très loin des attentes et peut-être bien dans une situation plus dégradante, qu’avant cette élection. En effet, le football camerounais se porte mal et respire plus des divisions que l’unité qu’il offrait au peuple camerounais. Le bilan est presque chaotique, au niveau des sélections nationale qui ne font plus peur même aux plus petites nations et ont du mal à au moins faire le minimum.
Depuis son avènement à la tête de la Fédération Camerounaise de Football, Samuel Eto’o voit ses sélections nationales aller d’échec en échec. En effet, à part les Lions indomptables seniors et les A’, aucune autre sélection intermédiaire du football masculin n’a pu se qualifier pour un tournoi international final. Les Lions U23 ont été incapables de battre le Gabon au dernier tour qualificatif pour la CAN de la catégorie en 2023. Les Lions U20 sont sortis au tournoi de l’UNIFFAC 2022, ne validant pas ainsi leur ticket pour la CAN de la catégorie, à son tour qualificative pour le mondial 2023. Les Lions U17 à deux reprises, viennent de manquer leur qualification pour les Coupes d’Afrique des Nations de la catégorie (2023 et 2025).
Concernant les Lions indomptables, ils ont réussi à se qualifier pour le mondial 2022. Néanmoins, ils ont terminé la compétition au premier tour, en brisant tout de même la série de 20 ans sans victoire en coupe du monde, en s’imposant face au Brésil. En ce qui concerne la coupe d’Afrique des Nations 2023, s’ils ont validé leur ticket, ils sont sortis à l’étape des huitièmes de finale, avec des batailles de clan déjà visibles en interne. En ce qui concerne les Lions A’, s’ils se sont qualifiés pour la CAN de la catégorie en 2022, ils sont sortis de la avec une élimination dès le premier tour. Les sélections nationales féminines ne sont pas en reste. En effet, pour la première fois au 21e siècle, la sélection nationale féminine du Cameroun ne s’est pas qualifiée pour la Coupe d’Afrique des Nations, et manquera l’édition de 2025 sous l’exécutif de Samuel Eto’o. Néanmoins, les Lionnes U20 ont fait bonne figure au mondial de la catégorie en allant jusqu’à les huitièmes de Finale.
Les clubs locaux n’arrivent même plus à faire le minimum en coupe africaine
Sur le plan local, le bilan de Samuel Eto’o est tout aussi catastrophique. En effet, depuis l’avènement du meilleur buteur de l’histoire du des Lions indomptables à la tête de la Fédération Camerounaise de football, à part le Coton Sport de Garoua en 2022, aucun club camerounais n’a traversé le premier tour préliminaire d’une des compétitions africaines. Pour la première fois, un club camerounais a même dû déclarer forfait, suite au refus de la Fédération Camerounaise de Football de le soutenir, au moment de l’octroi de la Licence CAF des clubs. Le championnat local connaît une nette amélioration. En effet, il se joue sur calendrier qui s’accommode peu à peu aux exigences du professionnalisme. De plus, Samuel Eto’o a réussi à réduire le nombre de club, passant de 22 clubs à aujourd’hui 16 et prévoit passer à 14 clubs la saison prochaine.
Néanmoins, le football amateur et le football jeune ont du mal à véritablement décoller. En effet, les enfants jouent à peine 10 matchs pars saison dans le football jeune. Ce qui n’augure pas les lendemains meilleurs, lorsqu’on sait que c’est ce football jeune, qui est le socle de l’avenir du football camerounais. Samuel Eto’o n’a donc pour le moment pas résolu ce problème, qu’il y avait sur d’autres exécutifs et sur lequel il avait centré son projet de redonner au football camerounais toute sa grandeur. Sur le plan infrastructures, Samuel Eto’o avait promis 10 stade de proximité (Stade comme le Stade Militaire de Yaoundé ou le Stade Mbappé Leppe) aux Camerounais, au moment de la présentation de son projet. Pour le moment, seulement celui de Kousserie est proche d’être terminé. Celui de Bamenda est en chantier, mais fait face à la réalité des problèmes de trésorerie qui sévit actuellement à la Fédération Camerounaise de Football.
D’énormes dégradations des relations avec les institutions sont observées sous l’exécutif de Samuel Eto’o
En dehors de l’aspect sportif, les relations entre l’exécutif de Samuel Eto’o et les institutions sont tout aussi dégradant. En effet, on a tous vécu la bataille avec le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique, sur la question de l’encadrement technique des Lions indomptables. Une bataille qui aurait pu conduire le Cameroun à une suspension de la FIFA. Cette bataille a dégradé les relations entre les deux parties. Cela est encore plus visible lorsqu’on voit Samuel Eto’o sauter son ministère de tutelle, pour écrire au Ministre des Finances, sur la question de la subvention de l’Etat pour le football professionnel du Cameroun.
Cette dégradation avec les institutions, n’est pas seulement perceptible avec cette guerre avec Narcisse Mouelle Kombi. En effet, les ruptures de contrat avec le coq sportif et One All Sport, les problèmes avec UCB, les contentieux mal gérés avec des hôtels partenaires et l’incapacité de Samuel Eto’o à attirer de véritables sponsors à tous les niveaux du Football Camerounais montrent qu’il y’a bien un problème de collaboration avec les partenaires. Cela est aussi perceptible lorsqu’on voit que l’équipe nationale du Cameroun n’a pas depuis le mois d’Août dernier un équipementier. Selon certaines indiscrétions, aucun équipementier sérieux n’a souhaité collaborer avec la Fédération Camerounaise de Football.
De plus, la non transparence dans la signature des partenariats avec les partenaires déjà présents interrogent plus d’un. Cela c’est encore matérialisé, avec la signature du récent partenariat entre MTN Cameroun et la fédération Camerounaise de Football, où les chiffres qui étaient publiés par les gestionnaires précédents, restent dans l’anonymat comme généralement sous la gestion de Samuel Eto’o. À un an de la prochaine élection, Samuel Eto’o a un bilan qui est loin des attentes, et devra redoubler d’effort pour convaincre les délégués au cours de la prochaine élection afin de briguer un second mandat.
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