Lions indomptables : André Frank Zambo-Anguissa séduit par la méthode Marc Brys ?

Dans une interview accordée au quotidien américain The New York Times, le sélectionneur des Lions indomptables Marc Brys est revenu, sur ses premiers mois à la tête de l’équipe nationale du Cameroun.

Arrivé avec de vives tensions entre le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique et la Fédération Camerounaise de Football, Marc Brys s’est toujours appuyé sur ses joueurs pour résister à la situation. Une chose est sûre, sans le soutien de ces joueurs, il ne serait certainement pas resté plus longtemps sur le banc de touche des Lions indomptables. Surtout les joueurs cadres comme Vincent Aboubakar, André Onana et André Frank Zambo-Anguissa. La chose qu’on mentionne rarement, c’est que c’est la première expérience en tant qu’entraîneur d’une sélection pour le technicien belge passé par OH Louvain.

Pour Marc Brys prendre une sélection était un défi personnel

En effet, Marc Brys n’avait jusqu’ici que pris le contrôle que des clubs. De ce fait, il fallait se réadapter et trouver la bonne formule, surtout dans un environnement nouveau : « Le football de club peut être une histoire non-stop et je voulais voir comment travailler avec moins d’implication dans l’équipe, si je pouvais encore performer et avoir le bon impact dans ce type de situation », a-t-il déclaré à The New York Times. « C’était un défi personnel. Mais ce n’est pas un travail en solo, je travaille avec mon staff, avec un grand groupe autour des joueurs. C’est une démarche collective. » a-t-il poursuivi. Après les premiers jours de discorde de son mandat, il avait peu de temps à passer avec l’équipe, avant son premier match international en juin contre le Cap-Vert.

Par conséquent, il fallait rapidement être précis dans le travail, car c’était déjà un match capital pour les qualifications de la Coupe du monde, face à une équipe qui a montré un meilleur visage que le Cameroun à la coupe d’Afrique des nations :  « J’ai vérifié avant nos trois entraînements que 60 pour cent des buts en Afrique provenaient de coups de pied arrêtés, donc j’ai investi là-dessus », explique-t-il. « Nous avons gagné 4-1 et trois sont venus sur coups de pied arrêtés. Donc Dieu était avec nous. Mais c’était bien de convaincre tout le monde que quelqu’un avait une idée. » a continué le technicien belge des Lions indomptables.

« Au début, je me disais : « Est-ce que ça va réussir ou pas ? Mais si je ne crois pas en moi, personne n’y croit.»

Cette lourde victoire face au Cap-Vert a donné de la confiance aux Lions indomptables. De plus, ce n’était pas qu’un simple victoire, mais une victoire dans un contexte d’animosité. Les joueurs ont même été privés d’équipement au début du stage, il y a même eu des menaces de faire suspendre Cameroun. « Dans des situations difficiles, vous voulez montrer que vous pouvez travailler avec votre équipe et que nous pouvons, ensemble, nous isoler mentalement (loin des distractions) », a expliqué Marc Brys. « Au début, je me disais : « Est-ce que ça va réussir ou pas ? Mais si je ne crois pas en moi, personne n’y croit.» a-t-il poursuivi. Avec sa grande expérience, il a su que les joueurs avaient beaucoup plus besoin de solidarité et de courage, dans ce type de situation : « Je voulais apporter de la confiance à l’équipe » a expliqué le technicien de 62 ans.

Par ailleurs, il fallait aussi que ses méthodes soient acceptées par le vestiaire et surtout les cadres de l’équipe, qui sont généralement le socle de l’équipe : « Je me souviens que (le milieu de terrain de Naples) André Frank Zambo-Anguissa est venu vers moi et m’a dit qu’il aimait qu’on les mette au défi d’oser. Dribbler, tirer trois ou quatre fois pour essayer de marquer. Il a dit qu’il préférait cette façon de faire. Je préfère que les joueurs osent ; ne soyez pas gentil et en sécurité avec vos statistiques. Cette approche a conduit Boris Enow de DC United à couronner ses débuts avec un premier but international sur un brillant coup franc à longue portée contre le Kenya lors de la trêve internationale d’octobre. À l’entraînement, j’avais vu qu’il pouvait faire de bonnes choses, alors quand il est entré en jeu et que nous avons eu une opportunité, je lui ai dit : ‘Tu la prends, personne d’autre’ », se souvient-il. « C’est génial qu’il ait osé le faire, sans aucune expérience, avec de grands joueurs autour de lui. J’adore ça. Ce sont les choses à chérir. » 

Marc Brys : « Carlos Baleba n’a que 20 ans et c’est une super star en devenir »

Carlos Baleba lors de ses débuts avec les Lions indomptables sous Marc Brys

Boris Enow est l’un des nombreux nouveaux visages intégrés par Brys. « Je voulais injecter des jeunes et des étrangers », a-t-il dit. Comme Carlos Baleba de Brighton, à qui Marc Brys a permis d’avoir ses débuts lors de son premier match à la tête. « Il n’a que 20 ans et c’est une superstar en devenir. Des joueurs comme celui-ci ne viennent pas très souvent, mais quand vous pouvez recruter un joueur comme celui-là, c’est un bon exemple de joueur de qualité qui peut nous aider à dépasser notre niveau précédent », a-t-il expliqué. « Si je veux un joueur, je l’amène personne ne peut contrer ou bloquer cela. J’ai des discussions avec mes patrons au sujet de mes sélections, mais il est également important que moi et mon équipe puissions montrer que nous savons quoi faire. » a-t-il conclu. La qualification pour la CAN a été assurée grâce à quatre victoires et deux matchs nuls en six matchs de groupe. Ce qui n’était plus arrivé au Cameroun depuis plus d’une dizaine d’années. La route vers la Coupe du monde 2026 s’annonce également bonne. En effet, le Cameroun est en tête et invaincu du groupe D avant la reprise des éliminatoires en mars, qui comprend une rencontre avec la Libye, deuxième.

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