Cameroun : Les questions sur la double identité refont surface, à qui la faute ?

Ce lundi matin, en prélude des play-offs de la saison 2023-2024 en Elite One, la fédération camerounaise de football a publié une liste de joueurs exclus, pour une double identité. Une situation qui ternit une nouvelle fois l’image du football Camerounais.

Wilfried Nathan Douala et 61 autres joueurs accusés de double identité

Selon le rapport de l’instance fétiaire du football camerounais, 62 joueurs qui ont disputé cette saison, ont fraudé sur leur identité et sont pour le moment exclus de la phase des play-offs. Parmi ces joueurs, il y a Nathan Douala le milieu de terrain de 17 ans qui évolue à Victoria United et qui avait été convoqué par Rigobert Song pour participer à la CAN 2023. Une convocation qui avait déjà créé la polémique, car le joueur paraissait bien plus vieux que les 17 ans qui lui était attribué. Ainsi, cette publication de la fédération camerounaise de football, confirme bien les doutes des internautes.

La réaction tardive de la fédération camerounaise de football pointée du doigt

Cependant, le mal est profond au Cameroun en particulier et en Afrique en général. En effet, on se pose la question de savoir comment on est arrivé là quand on parle du pays de Samuel Eto’o. Surtout que cette situation met en mal le déroulement de la saison. À cet effet, beaucoup accusent la fédération camerounaise de football et le service en charge de travailler sur la question de l’identification des joueurs. Il est inadmissible que c’est à la fin de la saison que ces vérifications soient faites. En effet, selon les normes, avant le lancement de la saison, on doit être regardant sur l’identité des joueurs, au moment de l’établissement des licences de joueurs. Il y a donc eu une faille dans le processus de contrôle des identités.

Par ailleurs, si la fédération est pointée du doigt sur une réaction tardive, elle n’est pas la seule responsable de la situation. Pour le journaliste Anthony Pla, les parents ont un grosse responsabilité sur la question. Ce sont eux qui sont généralement responsables de la signature des autorisations parentales, pour permettre aux joueurs mineurs d’évoluer. Ainsi ils sont donc en quelque sorte responsables de cette situation de double identité, qui visent à allonger les chances de carrières professionnelles de leurs enfants.

L’influence de l’Europe et la faillite du système au niveau de l’Etat civil responsables de la situation

Aussi, l’espoir de professionnalisme en Europe, les pseudos agents, et centres formations favorisent cette situation. En effet, si en Afrique il semble réellement difficile d’eclore avant 23 ans, la génétique permet d’évoluer au top niveau jusqu’au minimum 38 ans lorsque ces 38 ans sont vrais. Il y a donc des garantis de 15 ans minimum de carrière. Seulement, avec le regard sur l’âge des joueurs, il est difficile pour un club européen de miser sur un jeune africain de plus 21 ans qui évolue en Afrique. Ce qui pousse les agents et les clubs formateurs d’entrer dans ce processus de réduction de l’âge pour donner opportunité de professionnalisme à ces joueurs et eux-même engrangés des fonds. Cette influence indirecte de l’Europe est d’un grand impact.

Enfin, l’Etat a sa part de responsabilité dans cet mal, qui mine notre société. Le système d’Etat civil semble faillible. Ainsi, tant qu’un joueur n’a pas de carte d’identité, cette faille au niveau de l’Etat civil, il peut facilement avec des moyens usurper son identité en faisant un nouvel acte de naissance. D’où la lutte que Samuel Eto’o souhaite engager au niveau du football jeune, en exigeant les cartes nationales d’identités et la biométrie dès la base pour la conception des licences, afin de mettre fin à cette facilité de fraude sur l’identité et surtout sur l’âge qui mine le football camerounais.